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C’est quoi la haine en ligne ?

C’est quoi la haine en ligne ?

Dans le langage courant, l’expression haine en ligne fait référence à la publication de commentaires hostiles et malveillants qui souhaitent du mal à quelqu’un ou veulent lui faire du mal psychologiquement. Il peut s’agir de mots, de phrases, d’images, de mèmes, de gestes. Les publications peuvent être envoyées directement à la victime ou être diffusées publiquement entre des individus qui discutent de cette personne sans lui parler directement.

Généralement, la haine en ligne a 3 caractéristiques :

  • Les messages sont diffusés en ligne
  • le contenu des messages est dévalorisant, méprisant ou intolérant
  • Les auteurs attaquent les facteurs d’identité de la victime, par exemple : l’appartenance religieuse, la nationalité, la couleur de peau, l’orientation sexuelle, l’origine économique ou sociale, l’état de santé, le physique ou encore la profession.

Pour comprendre la différence entre haine en ligne et cyberharcèlement vous pouvez lire l’article suivant : Ça veut dire quoi être cyber harcelé ?

Quelle est la loi qui punit la haine en ligne ?

Il n’existe pas de définition universelle de la haine mais selon les Nations Unies, il s’agit de l’incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence à l’encontre d’individus ou de groupes d’individus.

La loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, en particulier les alinéas 7 et 8 de son article 24, est la loi utilisée pour réprimer la haine en ligne.

« Ceux qui, par l’un des moyens énoncés à l’article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ou de l’une de ces deux peines seulement.

Seront punis des peines prévues à l’alinéa précédent ceux qui, par ces mêmes moyens, auront provoqué à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou identité de genre ou de leur handicap ou auront provoqué, à l’égard des mêmes personnes, aux discriminations prévues par les articles 225-2 et 432-7 du code pénal. »

La loi AVIVA avait pour but de renforcer cette lutte contre la haine sur internet, mais une décision du Conseil constitutionnel a restreint son application en raison de son impact jugé disproportionné sur la liberté d’expression.

Pourquoi doit-on qualifier la haine dont nous sommes victimes ?

Lorsqu’on est victime de haine en ligne, il est toujours délicat d’évaluer à partir de quand il est légitime aux yeux de la société de réagir de façon plus officielle. Par ailleurs, la victime elle-même se demande souvent si elle se trouve bien dans un cas de harcèlement ou si ce n’est pas elle qui est en réalité en train d’exagérer dans sa manière de vivre la situation. En d’autres termes, la souffrance que la victime ressent sera-t-elle aux yeux de la société et de la justice considérée comme recevable et donc la victime sera-t-elle considérée comme légitime dans sa démarche ?

En réalité, cette démarche de qualification de l’infraction ou de la nature des faits est indispensable pour plusieurs raisons.

  1. Valider la souffrance de la victime en reconnaissant qu’elle est légitime et compréhensible, y compris du point de vue de la société. Cette reconnaissance permet à la victime de se sentir comprise par la société, constituant ainsi une première étape vers la guérison.
  2. Permettre une action concrète   dans un cadre légal maitrisé est indispensable pour  élaborer une solution légale qui aura une chance d’aboutir et même d’être tout simplement traité par le système en charge.

Attention, il est important de préciser que ce n’est pas parce que la loi ne prend pas votre situation en compte de  manière officielle ou qu’un juge décide de ne pas instruire votre dossier que votre demande n’est pas légitime ou que votre souffrance n’est pas réelle.  Les plaintes échouent souvent en raison de la difficulté à réunir des preuves suffisantes car il faut non seulement collecter des preuves mais aussi réussir à les articuler avec les faits pour caractériser l’infraction. Caractériser une infraction signifie établir et démontrer que les éléments de l’infraction sont présents et conformes à la définition légale, en reliant les preuves aux faits de l’affaire. Même si la démarche de la victime est considérée comme légitime par les services judiciaires, l’infraction peut être considérée comme « insuffisamment caractérisée » pour permettre un procès.Il est parfois vitale que la victime comprenne cette nuance car le manque de reconnaissance de sa souffrance par la société peut aggraver sa situation psychologique.

Comment qualifier la haine dont je suis victime en ligne ?

Pour qualifier la haine en ligne, il faut articuler les faits, c’est-à-dire interpréter le sens des propos (ou des images) en fonction du contexte afin de recherche l’intention véritable de l’auteur de la publication diffusée en ligne (pour se protéger de la haine en ligne voir l’article : « Comment faire pour éviter la haine ? »).

Il est important de distinguer l’incitation à la haine, à la violence de l’injure ou de la diffamation. Par exemple, appeler publiquement à attaquer physiquement quelqu’un constitue de l’incitation à la violence. Différemment, l’injure se limite souvent à des attaques verbales visant à blesser ou humilier une personne spécifique, comme par exemple proférer des insultes racistes. Quant à la diffamation, elle implique la propagation de fausses informations portant atteinte à la réputation d’une personne, telles que répandre des rumeurs infondées sur les réseaux sociaux à propos de quelqu’un. En revanche, dénigrer de manière excessive et méprisante l’orientation sexuelle de quelqu’un sur Facebook peut être considéré comme de la haine en ligne.

La logique est la suivante : les propos qui visent à susciter un rejet ou une hostilité envers un individu ou un groupe en raison d’une religion spécifique sont une provocation à la haine. Par conséquent, ce type de propos entrent dans la catégorie des limites à la liberté d’expression et il est interdit de les publier.

Pourquoi il ne faut pas rester sans réagir ?

Internet constitue une vitrine où tout est exposé, sans contrôle direct. Les commentaires en ligne affectent la dignité des individus en influençant non seulement leurs paroles, mais aussi leur réputation, leur image et par conséquent leur crédibilité dans leur vie personnelle et professionnelle. Être victime de haine en ligne n’est pas seulement une expérience désagréable mais peur avoir des répercussions importantes.

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