Les normes ANSES sur les PFAS : une approche trop laxiste face au principe de précaution ?
Les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS) sont aujourd’hui au cœur d’un débat international en raison de leur persistance environnementale et de leurs effets potentiellement graves sur la santé humaine. En France, l’ANSES a établi des repères toxicologiques—tels que des Tolerable Daily Intake (TDI) pour le PFOA et le PFOS—mais ces seuils sont critiqués par une partie de la communauté scientifique et des collectifs d’investigation, notamment le collectif de journalistes de Forever Pollution. Ces critiques mettent en avant que les repères actuels pourraient être trop laxistes et ne pas respecter pleinement le principe de précaution. Par ailleurs, l’évolution des normes à l’échelle mondiale montre une tendance générale à adopter des seuils plus stricts au gré de l’accumulation de données scientifiques sur les risques sanitaires.
Les repères toxicologiques de l’ANSES et leurs limites
L’ANSES a proposé, dans divers rapports, des valeurs de référence pour certains PFAS. Par exemple, un TDI de l’ordre de 1,5 ng/kg/jour pour le PFOA et environ 0,63 ng/kg/jour pour le PFOS a été évoqué, ces chiffres devant représenter la dose quotidienne maximale supposée sans risque sanitaire significatif sur le long terme.
Cependant, plusieurs points sont critiqués :
- Données insuffisantes et incertitudes persistantes :
La recherche sur les PFAS évolue rapidement. De nombreuses études récentes suggèrent que même des expositions extrêmement faibles pourraient avoir des effets délétères, en particulier sur le système immunitaire, la reproduction et le développement des enfants. Certains chercheurs estiment que les TDI proposés ne tiennent pas suffisamment compte de la bioaccumulation et des effets synergiques avec d’autres contaminants.
Source : Recherches disponibles sur PubMed et analyses dans des revues spécialisées en toxicologie.
- Manque d’intégration du principe de précaution :
Selon ce principe, en présence d’incertitudes scientifiques sur des risques potentiellement graves, des mesures de protection plus strictes doivent être adoptées. Or, en l’état, les repères de l’ANSES semblent offrir une marge d’exposition jugée trop large par plusieurs experts et associations environnementales.
L’évolution internationale des normes PFAS
L’évolution des normes à l’échelle mondiale témoigne d’un resserrement progressif des seuils d’exposition aux PFAS, en réponse aux nouvelles données scientifiques.
- États-Unis :
L’Environmental Protection Agency (EPA) a récemment adopté une norme fédérale pour l’eau potable fixant un niveau combiné de 4 parties par trillion (ppt) pour le PFOA et le PFOS. Ce seuil, nettement plus strict que les repères utilisés dans d’autres régions, illustre l’approche prudente face aux risques potentiels.
Source : EPA – National Drinking Water Standard
- Europe et Australie :
Bien qu’il n’existe pas de norme harmonisée à l’échelle européenne, plusieurs pays recommandent pour le moment des seuils autour de 70 à 100 ppt pour le PFOS et le PFOA. En Australie, les directives nationales s’inscrivent également dans cette fourchette. Ces valeurs, plus élevées que celles de l’EPA, ont néanmoins été critiquées par certains chercheurs qui plaident pour une harmonisation vers des seuils plus bas, compte tenu de l’évolution des connaissances scientifiques.
Sources : Recommandations nationales d’Allemagne, des Pays-Bas, et rapports australiens accessibles via leurs agences environnementales.
- Canada et certains pays asiatiques :
Au Canada, les directives provisoires établies par Health Canada se situent parfois autour de 200 ppt pour certains PFAS, tandis que des pays comme le Japon adoptent également des seuils comparables. Ces valeurs témoignent d’approches différentes en matière d’évaluation du risque, et sont souvent sujettes à révision au fur et à mesure que de nouvelles données apparaissent.
Sources : CBC News – PFAS Contamination, articles du Japan Times.
Cette diversité des normes internationales alimente le débat : alors que certains pays, comme les États-Unis, optent pour une norme très restrictive, d’autres semblent se contenter de valeurs qui pourraient laisser une marge d’exposition trop importante, compte tenu des risques identifiés.
Le travail du collectif Forever Pollution et les appels à une réévaluation
Le collectif de journalistes Forever Pollution a mené plusieurs investigations sur la contamination par les PFAS, mettant en lumière des niveaux de pollution qui dépassent les recommandations internationales dans certains cas et dénonçant l’insuffisance des mesures adoptées par les pouvoirs publics. Le collectif critique notamment :
- La sous-estimation des risques par des évaluations qui s’appuient sur des données obsolètes ou incomplètes.
- Le manque d’une réévaluation régulière des seuils en fonction des nouvelles avancées scientifiques.
- L’inadéquation des repères actuels avec le principe de précaution, particulièrement dans un contexte où la bioaccumulation des PFAS est confirmée et leurs effets à long terme demeurent mal quantifiés.
- L’influence importante du lobby des PFAS sur ces normes
Ces travaux renforcent clairement l’argument selon lequel une approche plus stricte et rapide serait nécessaire pour protéger la santé publique et l’environnement.
Sources citées
- ANSES et repères toxicologiques sur les PFAS : Consultez les rapports et notes d’analyse sur le site de l’ANSES PFAS.
- Études critiques et publications scientifiques : Divers articles scientifiques disponibles sur PubMed et autres revues spécialisées.
- Norme EPA sur les PFAS dans l’eau potable : EPA – National Drinking Water Standard.
- Travail du collectif Forever Pollution : Dossiers et reportages sur Forever Pollution.
- Données internationales complémentaires : Recommandations nationales d’Allemagne, des Pays-Bas et rapports australiens, ainsi que les directives provisoires de Health Canada (voir par exemple CBC News – PFAS Contamination).
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